CHAPITRE 11 : VICTORIA HALEY
« Quelle que soit sa maladie, elle refuse de répondre à mes efforts de guérison », dit Coley. Haley et Blaize regardèrent vers l’arrière de la colonne où les blessés s’étaient rassemblés et suivant le regard de l’aumônier en direction de la mékanicienne adjointe. Il avait raison. Le tien de la fille était grisâtre, presque pâle, et ses pas étaient lents et chancelant.
Même accéléré par la dilatation du temps d’Haley, le chemin vers Orven était difficile. Leur itinéraire ne suivait pas une route bien établie. Ils avaient quitté les rives de la rivière et comptaient désormais sur la navigation des rangers pour les guider vers la ville. Une colonne de pionniers et de chevaliers Précurseur marchaient côte à côte tandis que Poêlon réparé portait le cube. La turbine arcanique bourdonnait doucement de sa place au sommet du cube, générant un faible champ d’énergie entourant la prison de métal. De retour dans la cale du navire, Strangewayes avait eu besoin d’aide pour installer le nouveau générateur de champ sur le cube et le faire fonctionner correctement. La mékano adjointe avait sauté sur l’occasion de servir aux côtés de Strangewayes, sa réputation ayant fait de lui une légende parmi les technophiles Le travail avait pris moins d’une heure, mais la mékanicienne adjointe semblait malade depuis.
« Cela pourrait-il être dû à une exposition à la nécrotite ? Demanda Haley.
« Non, j’ai déjà vu un empoisonnement à la nécrotite par le passé », déclara Blaize. « Aussi terrible que soient ses fumées, ses victimes guériront. Ce sont les effets de la corruption concentrée du dragon. »
« L’athanc », déclara Haley. « Cela nous affecte probablement tous. »
Blaize hocha la tête. « D’après ce que j’ai étudié, une corruption bénigne ne cause pas nécessairement de dommages durables et le corps se rétablit parfois avec le temps. Mais il est impossible de savoir quelles pourraient être les conséquences de ce type d’exposition. »
Haley se concentra sur la mékanicienne adjointe jusqu’à ce qu’elle puisse voir le fil d’or qui dépassait de sa poitrine, flottant en direction vers laquelle ils se dirigeaient. Il était plus faible que les autres qu’elle avait vus, comme s’il pouvait disparaître à tout moment. Les fils de plusieurs Précurseurs et pionniers semblaient également affaiblis, leur teins semblant plus grisâtre et tirés que lorsqu’ils avaient quittés le bateau échoué.
« Le champ d’énergie n’est pas assez puissant », déclara Haley. « La corruption draconique le traverse. » Elle demanda à ses troupes de se tenir à une plus grande distance de Poêlon et du cube qu’il transportait, mais il était impossible de savoir qu’elle pourrait être la distance de sécurité.
Lors de ses batailles contre le Cryx, Haley avait vu d’innombrables individus atteints de corruptions, ceux perverti par la présence de Toruk même lorsqu’ils vivaient à des dizaines de kilomètres. On dit que la corruption de Toruk était telle une ombre sur tout le Cryx, atteignant même les îles les plus éloignées jusqu’à un certain point. D’autres dragons se tenaient dans des endroits éloignés, et les gens restaient à l’écart pour une bonne raison. Si ce qu’Haley avait vu dans ses visions était vrai, chaque athanc était l’essence concentrée d’un dragon, comme une âme immortelle rendue physique dans le cristal. C’était la source de leur corruption. C’était une énergie qui affectait et changeait tout ce qu’elle touchait, avec le temps. Elle avait entendu parler d’une corruption intense laissait des cicatrices permanentes, capables d’empêcher même les trolls de se régénérer. C’était une énergie intrinsèquement malveillante, comme la nécromancie, et peut-être liée à elle. Donc, ce n’était probablement pas une coïncidence si les morts-vivants dirigeaient le royaume de Toruk, un endroit où les vivants étaient des citoyens de seconde zone.
« Nous serons bientôt à Orven », déclara Blaize. « Nous pouvons laisser les plus affectés derrière nous pour recevoir des soins avant de continuer par le train. »
Haley secoua la tête. « Je crains d’apporter cet athanc dans une ville peuplée. »
« D’accord, mais si nous progressons rapidement, nous pouvons limiter l’exposition. Même ce champ réduit aide, j’en suis sûr. On doit juste rapidement obtenir un train. » Blaize semblait plus optimiste que certaine.
Haley réfléchit à ces morts, mais ce n’était pas uniquement une exposition à la corruption. Elle se rappelait les autres aspects de ses visions. Elles étaient comme un pressentiment de l’avenir, et elle était certaine que les rues qu’elle avait vues étaient celles d’Orven.
Au cours de leur périple, les deux warcasters avaient parlés expériences inhabituelles, et Haley se souvint que Blaize avait mentionné ses propres visions, celles qui, selon elle, avaient été envoyées par Morrow. Si quelqu’un pouvait comprendre, ce serait Blaize.
« Quand j’ai touché le conteneur sur le bateau, j’ai vu des choses », exprima lentement Haley. « Pas seulement du passé, mais aussi du futur. » Blaize la regarda attentivement, lui faisant signe de tête pour qu’elle poursuive. « Le Cygnar brûlait », poursuivit Haley. « Les villes. Les champs. Les morts se relevaient pour harceler les vivants, et le feu et les cendres avaient balayé les deux. Je sais que cela semble incroyable, mais je sais ce que j’ai vu. Le monde s’enflammait alors que les dragons guerroyaient au-dessus de nos têtes, apportant la destruction à tout. »
« Prenez-le de quelqu’un qui sait », déclara Blaize, « les prophéties sur l’avenir peuvent être difficiles à interpréter correctement, même dans les meilleures circonstances, et mêmes celles qui sont déchiffrées avec succès peuvent ne pas toujours se réaliser. »
« Ce n’est pas une prophétie », déclara Haley. « Je peux voir le flux et le reflux du temps. Je sais que ce que je vois est le futur, pas un présage mystique. »
« Dis-moi donc, que me réserve mon avenir ? Où tes fils du destin me placent dans ce désastre imminent. »
Haley examina le fil d’or qui s’étendait de la poitrine de Blaize et le regarda serpenter à travers les arbres et les pierres saillant devant eux. Lorsqu’elle se concentra, elle put voir l’obscurité qui se profilait à l’horizon, mais seulement maintenant elle les entourait de tous côtés comme s’ils marchaient dans l’oeil même d’une tempête. Quel que soit le choix de Blaize ou les autres aient fait, cela les menait dans l’obscurité totale qui les accompagnait maintenant. Elle ouvrit pour raconter ce qui se trouvait devant ses yeux, mais les mots ne venaient pas. Elle ne serait pas le choix du désespoir. Elle laisserait Blaize porter son étincelle d’espoir.
Blaize sourit et offrit un rire qui prit Haley par surprise. « Les fidèles aussi reçoivent aussi des visions. Pourtant, même les messages délivrés par Morrow en personne ne sont jamais absolus ou certains. Il est appelé le Prophète, mais l’avenir n’est pas coulé dans le bronze. Il est en perpétuelle évolution, ce que je soupçonne que vous savez déjà. Votre propre pouvoir a provoqué de tels changements. Bien que chacun de nous nous ait un rôle à jouer, nous choix éclairent ces rôles. L’âme mortelle peut toujours bouleverser l’équilibre du destin, quelle que soit la pondération du résultat. Je ne me résignerai pas à la défaite. Il y a toujours de l’espoir. »
Haley savait que les choix importaient et elle avait vu elle-même que l’avenir n’était pas déterminé. Quoi qu’il en soit, elle ne pouvait pas se résoudre à partager l’optimisme de sa camarade warcaster. L’obscurité vers laquelle ils se dirigeaient était tel un vortex dévorant duquel aucune lumière ne pouvait s’échapper. Blaize ne pouvait pas voir à quel point ils étaient près d’êtres avalés entiers.
La nouvelle se répandit parmi les rangers qu’Orven était juste devant, et alors que le groupe arrivait au sommet d’une colline, la ville du Mur du Dragon Supérieur apparu. Les rues tentaculaires s’enfonçaient dans le flanc de la montagne et s’accrochaient à ses sommets tout en s’étendant vers les collines en contrebas. Les quartiers sud de la ville affichaient une architecture rappelant d’autres villes cygnaréennes avec leurs rues pavées et ses clochers. Les quartiers nord avaient plus en commun avec les villes de Rhul, marquée par des structures plus carrées et plus robustes faits pour la fonction et la forme. Ces quartiers représentaient l’une des plus grandes enclaves naines de Cygnar. Des murs bas entouraient la ville et, au-delà s’étendaient des camps miniers sans fin dont la population mixte rivalisait avec la ville elle-même. Un coup de sifflet aigu attira l’attention d’Haley sur une locomotive sur la voie d’Orven à Gare Pointacier, où se trouvait une autre importante enclave naine. Au-delà, Fort Hook attendait.
« Un spectacle bienvenu », déclara Blaize. Elle posa ses mains sur ses hanches et regarda le paysage urbain. « Pas de dragons, et pas une structure rasée. Je prends ça comme un bon signe. » Elle fit un petit sourire à Haley et avança. Elle dit par-dessus son épaule. « Morrow favorise les audacieux, Major. Suivons le chemin de l’honneur. On va s’en sortir. »
Haley resta un instant de plus, admirant la vue de la ville haute, et se demanda si elle n’était pas en train d’apporter la destruction à ses portes. Quelque part au moins, une tour d’horloge sonnait l’heure alors que les mineurs remontaient et que d’autres descendaient, la pioche à l’épaule. Alors que l’horloge carillonnait, Haley ne pensait à rien d’autre qu’au battement de grandes ailes au-dessus d’un monde cendreux et carbonisé.
CHAPITRE 12 : SAERYN
Malgré la puissance du dragon, Saeryn décida que Charsaug était incroyablement bête. Au début de la poursuite du dragon, Saeryn avait envisagé de se séparer de sa sœur pour assurer la survie de l’une ou de l’autre. Elle découvrait maintenant que leur dualité était leur plus grande défense. Les jumelles couraient en zigzag sous la couverture des arbres, changeant de cap et se croisant avant de se déplacer dans des directions opposées. Rhyas cacha le couple au sein d’ombres arcaniques, ce qui entrava encore plus la poursuite de Charsaug. Le dragon aurait pu être un exterminateur d’armées, mais contre une paire de nyss rapides et petites, il était facilement trompé et induit en erreur. Le dragon s’est également montré prompt à la colère, un trait que Saeryn s’employa à exploiter.
Jusqu’à présent, elles avaient réussi à utiliser ces défauts pour maintenir l’équilibre. Là où elle n’avait vu aucune chance de survie, Saeryn voyait maintenant l’espoir. L’étrange impulsion mystique avait révélé sa position, mais l’effet s’était depuis estompé. Maintenant, le dragon devait compter sur son intelligence et ses sens pour les suivre.
Il y avait un système de grottes à proximité qui s’enfonçait profondément dans le Mur du Dragon. Si la paire pouvait perdre l’attention du dragon durant un moment et se glisser à l’intérieur, Saeryn estimait qu’elles pourraient y échapper assez longtemps pour disparaître totalement.
Grâce à la connexion partagée par Everblight, Saeryn pouvait sentir ses compagnons warlocks et savait qu’ils étaient eux aussi poursuivis par d’autres dragons. Tagrosh et Vayl avaient uni leurs forces dans le nord et menaient un essai de rejeton draconique dans ce qui semblait être un ultime macabre combat. Bethayne, Lylyth et leurs forces fuyaient également à travers le Mur du Dragon, et Kallus avait complètement disparu, bien qu’il reste à voir qu’il allait encore tenir bon. En théorie, il était le plus résistant de tous les warlocks d’Everblight, mais même lui pouvait être dévoré et absorbé.
« On y est presque », dit-elle à sa sœur.
Une fulgurante douleur et désorientation l’envahit. Elle trébucha, trébuchant sur une racine, et s’écrasa au sol. Son athanc tambourina dans sa poitrine et sa vision se voila à nouveau. Encore une impulsion pour les dévoiler !
Aveuglée, elle se releva et se força à avancer. Elle se prépara aux flammes qu’elle s’attendait à voir la consumer tandis que Charsaug affinait sa position. Elle fracassa son épaule dans le tronc d’un arbre et se retourna, mais ne ralentit pas. La main tendue devant elle, elle avançait, les genoux fléchissaient sous elle. Peu à peu, sa vision revint.
Une rafale de vent l’assailli par-derrière, et elle regarda par-dessus son épaule, remarquant la silhouette de Charsaug se déployer dans le ciel. Puis d’un battement d’ailes, le dragon partit, se déplaçant vers le sud-ouest en toute hâte.
« Pourquoi s’enfuit-il ? » Demanda Rhyas, revenant au près de Saeryn.
Alors que ses sens revenaient, Saeryn sentit quelque chose d’autre à travers son athanc. C’était comme un son qu’elle pouvait percevoir, une résonance qui s’harmonisait avec le cristal draconique dans sa poitrine. Charsaug l’avait ressenti aussi. « Il est à la recherche d’un plus grand trophée maintenant », répondit Saeryn. La nouvelle proie du dragon pourrait être un autre élu d’Everblight, bien qu’elle ne le pense pas. Quoi qu’il en soit, mieux vaut quelqu’un d’autre qu’elle ou sa jumelle.
CHAPITRE 13 : VICTORIA HALEY
En arrivant au porte d’Orven, Haley avait rapidement expliqué leur situation à l’officier supérieur, omettant les détails les plus susceptibles de provoquer la panique. Elle et son groupe suivaient maintenant le capitaine de la garde à travers les rue de la ville montagneuse, en direction de la gare de triage. Comme pour les tentaculaires camps miniers au-delà des murs de la ville, les rues d’Orven étaient bondées d’hommes et de nains. Entre le capitaine de la garde et les deux warcasters à l’avant, ainsi que les pesants warjacks, la foule s’écartait suffisamment longtemps pour laisser passer le groupe avant de reprendre ses droits. Beaucoup visages qu’ils croisaient étaient sales de suie provenant du travail dans les mines de charbon locales.
En plus des apports industriels d’Orven, la ville était notoirement le lieu de naissance du Primarque Arius de l’Église de Morrow, et donc des dizaines de morrowéens en pèlerinage bondaient les rues aux côtés des mineurs et des marchands. Haley aperçut en passant une statue du primarque, une congrégation de personnes réunies autour d’elle. Elle pensa à la version plus jeune d’elle-même qui s’était manifestée sur le chemin et lors de l’affrontement à bord du navire. Elle se souvenait des jours qu’elle avait passés à vivre entre les murs de l’abbaye morrowéenne l’ayant accueillie après la mort de ses parents. Les religieuses avaient été assez gentilles, mais elles n’avaient pas compris ses pouvoirs naissants, et elle avait décidé de s’enrôler dans l’armée cygnaréenne à la première occasion. Elle gardait sa foi à sa manière, et elle supposait que cela suffisait pour Morrow.
La vilel s’élevait avec le flanc de la montagne elle-même, et en se déplaçant vers le nord depuis la porte, ils gravirent une série de gradins, chacun plus élevé que le précédent. L’enclave naine occupait les plus hauts niveaux ; le capitaine de la garde expliqua que la moitié du complexe nain était souterrain. L’architecture des étages supérieurs était sensiblement différente, reprenant l’esthétique des villes de Rhul. Haley se rappela d’une leçon qu’elle avait reçue lors de sa formation à l’Académie Stratégique sur l’histoire de l’architecture en matière de guerre. Le peuple de Rhul s’était engagé dans des conflits périodiques et acharnés avec l’un des dragons, une créature appelée Scaefang. Cette menace était imminente que les nains avaient décidé de bâtir leurs villes fortifiées le plus au nord pour faire face aux monstres ailés. Des murs plus épais et de nombreux canons devinrent la norme, et ces caractéristiques étaient également présents dans la construction de l’enclave d’Orven.
La gare de triage était située entre les quartiers sud et l’enclave naine au nord. Ici, les voies menant à la ville depuis l’est se divisaient en une série d’aiguillages et de plaques tournantes débordant de machines à vapeur et de wagons chargés de minerai arraché des entrailles de la montagne. Le capitaine de la garde s’excusa et partit à la rencontre d’un des chefs de train pour organiser leur transport vers la Gare-Pointacier et les régions montagneuses situées au-delà.
Un sifflement retentit tandis qu’un train chargé de charbon commença à se déplacer, lentement au début, puis pris de l’élan. Alors qu’il sortait de la garde de triage, un spectacle bienvenu se révéla : un transport militaire cygnaréen, avec une locomotive nommée
Dame Fracas-de-Guerre à sa tête, été stationnée derrière. Un soc en acier de 60 centimètres d’épaisseur et aussi haut qu’un warjack était monté à l’avant de la locomotive, et un blindage de masse égale plaqué tout le long du train. Des tourelles équipées de mitrailleuses, de canons et de tours-tempêtes étaient fixées au sommet des voitures à intervalles réguliers. Plusieurs des wagons ouverts étaient chargés de patrouilleurs-tempête capables de se détacher de
Dame Fracas-de-Guerre pour un déploiement rapide si besoin.
« N’est-elle pas la plus belle chose que tu as vue de la journée ? » Demanda Strangewayes avec un soupçon de crainte dans sa voix. Haley aurait soupçonné le sarcasme étant donné sa nature habituelle, mais savait par expérience que le mékanicien avait un véritable penchant pour les engins à vapeur. S’il n’était pas dans l’armée, il aurait probablement obtenu un emploi dans une des compagnies de chemin de fer.
« On dirait qu’on a trouvé notre moyen de transport », dit Blaize.
Haley hocha la tête. « Allez. Allons parler au mécanicien et convainquons-le que nous devons partir dès que nous sommes à bord. »
Les forges-tempêtes et les pionniers parcouraient les toits des voitures, effectuant des vérifications d’équipement ou transportant des caisses de munitions. À côté du train, des dizaines de soldats cygnaréens se reposaient la tête sur le sac à dos, tentant de fermer les yeux. D’autres s’appuyaient contre le train et fumaient des cigares ou jouaient aux cartes sur des caisses en bois. Haley avait pris la
Dame Fracas-de-Guerre à l’époque où elle avait combattu les cryxiens aux côtés de la Troisième Armée. Bien qu’armé jusqu’aux dents et capables de prendre des coups, la
Dame Fracas-de-Guerre était principalement utilisée pour transporter des soldats cygnaréens entre Caspia et Guet-ponant. Orven était la dernière grande ville reliée par rail dans la partie occidentale, un point de rassemblement majeur.
Quand ils trouvèrent le mécanicien, il criait des insultes sous les roues de la locomotive. Il serrait sa casquette d’une main, et son crâne chauve avait pris une teinte rouge correspondant à son visage. Une deuxième voix laissa échapper sa propre série d’injure sous le train, et un chiffon graisseux vola de l’obscurité pour frapper le chef du train au visage, ce qui ne fit rien pour améliorer le comportement de l’homme.
« Pardon », dit Haley, attirant l’attention du mécanicien. Il leva les yeux vers elle avec dédain avant de réaliser qu’un warcaster s’adressait à lui et bondit sur ses pieds pour lui faire un salut bâclé. La plupart des trains à l’intérieur des frontières du Cygnar étaient détenus et exploités par des compagnies privées plutôt que par les militaires eux-mêmes, et leur équipage était composé d’employés de la compagnie. Le mécanicien était le chef d’équipage, responsable de la surveillance du fret, de l’intégrité des voitures et de la disposition des passagers. Le véhicule était sous sa finalement sous sa responsabilité ; il occupait un poste semblable à celui d’un capitaine de navire. Néanmoins, un transport militaire comme celui-ci avait des interactions régulières avec des officiers comme Haley, et il était dans son intérêt de coopérer.
« Major », déclara le mécanicien, vérifiant l’insigne sur l’épaulière d’Haley. « Comment puis-je vous aider ? »
« Nous avons une cargaison critique à transporter vers l’est. »
« Quel genre de cargaison, Major », demanda le mécanicien.
« Le genre qui a besoin de gros canon pour le protéger », déclara Haley. « À en juger par votre armement, je dirais que vous êtes le véhicule que nous espérions trouver. Il s’agit d’une situation hautement prioritaire. Nous pouvons à avoir à déplacer une partie de votre cargaison et de vos passagers si nécessaires. Nous devons partir immédiatement ». En tant que major et warcaster, Haley avait le pouvoir de faire de telles demandes.
« Eh bien, je déteste vous décevoir, Major, mais pour le moment, nous n’allons nulle part. La
Dame a des problèmes de moteur depuis tôt ce matin, et mes ingénieurs ont beaucoup de mal à la remettre en marche. Si je devais estimer, je dirais que nous n’irons nulle part pendant quelques heures au moins, peut-être plus. Vous être plus qu’invitée à patienter. »
Haley tapota ses doigts sur le manche de sa lance et réfléchit aux options. Elle était sur les nerfs depuis ses visions sur le navire et ne tenait à rester assise trop longtemps à un endroit donné. L’image d’Orven en train de brûler hantait toujours ses pensées, sans parler des inquiétudes concernant la corruption. En prenant l’un des transports de minerai, ils pouvaient partir dans l’heure et éviter tout risque indu pour la ville, mais ces trains n’avaient que peu ou prou de défenses. En essayant d’accélérer leur départ, elle pouvait très facilement condamner toute la mission.
« Très bien », dit-elle après un moment. « Strangewayes, vois ce que tu peux faire pour avancer le train. »
« Avec plaisir », répondit Strangewayes, et le sourire sur visage dit à Hale qu’il le pensait.
« Nous ne pouvons pas nous attarder ici », confia Haley à Blaize.
« Je suis enclin à être d’accord. » Blaize continua à regarder l’impressionnant train de guerre. « Pourtant, tout bien considéré, je pense que vous faites le bon choix. »
Avant que Blaize ne puisse s’éloigner, le beuglement des cors retentit et l’arrêta dans son élan. Il y d’abord le son d’un seul cor, distant et seul, mais peu après, un autre se joignit et un autre et un autre, chacun plus proche que le précédent et s’ajoutant au choeur. Le capitaine de la garde qui les avait escortés depuis la porte, précédemment engagé avec un autre mécanicien, passa en courant. Plusieurs autres hommes et femmes en uniformes suivirent, vérifiant la culasse de leurs fusils au passage. Une poignée de nain bien armé couraient dans la direction opposée, se dirigeant vers la l’enclave naine au nord.
« L’alarme », déclara Haley. « Les sentinelles doivent avoir repéré quelque chose. Allons. »
De l’endroit où ils se trouvaient, ils ne pouvaient voir au-delà des bâtiments environnants, alors Haley se hissa sur l’échelle sur le côté de
Dame Fracas-de-Guerre. Blaize suivit de près. Du haut du train, elles pouvaient voir la porte sud et au-delà. Les gardes se précipitaient le long des murs de la ville et dans les escaliers pour prendre position. Dans les rues, la foule se pressait vers le nord, jusqu’aux étages supérieurs de la ville. La façon dont elle se déplaçait fit penser à Haley à la façon dont se déplaçaient. Ils grouillaient de cette façon, et cela alors qu’ils tentaient d’échapper à quelque chose de plus grand qu’eux.
Un prédateur.
Un rugissement balaya Orven telle une vague. À l’horizon, la forme indubitable d’un dragon approchait de la ville. De grandes ailes en cuir propulsaient sa massive forme dans les cieux sans effort, et une queue balançait de gauche à droite derrière lui tel un grand serpent prêt à frapper. L’esprit d’Haley se remplit des visions de l’athanc désincarné, et elle se maudit d’avoir apporté le coeur de pierre auprès des personnes qui habitaient ici à l’ombre de la montagne, dont les maisons et la vie étaient désormais en danger. L’obscurité qui l’avait entouré elle et son groupe se rapprochait, se resserrant comme un grand nœud coulant.
En trois battements d’ailes, le dragon fut au-dessus des vastes camps miniers encerclant la ville. Il y eu une lueur brillante alors qu’il libérait un torrent de flammes de sa gueule, réduisant une foule de travailleurs e fuite en cendre. Deux battements de plus et il était au mur sud. Des coups de feu éclatèrent le long des défenses, mais l’effort semblait dérisoire comparé au rugissement du dragon. D’autres flammes consumèrent les défenseurs qui gardaient la porte sud, et d’un coup de queue, le dragon détruisit la tour de garde, projetant de la maçonnerie et des corps brisés dans les rues en contrebas. À l’aide de ses gigantesques griffes, le dragon cisailla le toit d’une auberge, puis – d’un seul coup de mâchoire – il dévora plusieurs gardes à cheval, et tout le reste.
Des cris remontaient des étages inférieurs de la ville et les habitants d’Orven couraient pour sauver leur vie, bouchant les étroites rues. Au-dessus d’eux, le dragon déferla sur leur maison, baignant aveuglément des structures dans le feu. Les fenêtres éclatèrent sous l’effet de la chaleur, et de grandes colonnes de fumées s’élevèrent dans le ciel ouvert.
« Le dragon de la rivière », déclara Blaize. Son visage s’allongea alors qu’elle regardait en direction de l’artefact. « Il doit en avoir après l’artefact. »
« Oui », déclara Haley, « mais il ne connaît pas son emplacement exact. Sinon, la gare de triage serait en train de brûler plutôt que la ville. » Haley observa le long du train les différentes tourelles montées au sommet des wagons. « toi ! » Cria-t-elle à un forge-tempête demeurant figé alors qu’il regardait la destruction en contrebas. « Ces Patrouilleurs-Tempête, ils peuvent être détachés ? »
« Oui, Major » Répondit le forge-tempête.
« Veille à ce que ce soit fait. Envoi moi ton commandant. Que Morrow soit damné si nous assis sur nos culs pendant qu’Orven brûle. » Le forge-tempête se précipita pour exécuter ses ordres. Haley se pencha sur le côté de la locomotive et redescendit à l’échelle. Blaize l’accompagna.
« Même avec nos propres forces combinées avec les soldats présents ici, nous n’avons aucun espoir de vaincre un dragon », dit Blaize, scrutant les feux qui brûlaient en contrebas.
« Je ne prévois pas de le battre », répondit Haley. « Juste attirer son attention suffisamment longtemps pour permettre au citoyen de trouver un meilleur abri. »
« Et comme sommes-nous supposés faire cela ? »
Haley envisageait et rejetait désespérément les plans possibles. Elle devait éloigner le dragon de cette ville avec ses douzaines de milliers de personnes. « Nous lui montrons où se trouve la pierre », déclara Haley. « Nous l’employons comme appât pour l’éloigner d’Orven. Gare-Pointacier est totalement souterraine. Si on peut aller aussi loin, on a peut-être une chance.
« Et s’il nous rattrape ? Demanda Blaize. « Que se passe-t-il lorsque le dragon obtient ce qu’il recherche ? »
« Je suppose que tu ferais mieux d’espérer que Morrow veille vraiment sur nous aujourd’hui », répondit Haley. Elle s’accroupit et regarda Strangewayes et le mécanicien du chemin de fer sous la locomotive. « Encore combien de temps pour faire fonctionner la bonne dame ? Ne me réponds pas des heures. » Strangewayes essuya la sueur de son front et enserra sa massive clé contre un objet fixé sous le train. « Ce ne sera pas ma plus belle œuvre, mais je peux l’avoir prête à partir dans vingt minutes. »
Haley haussa un sourcil en sa direction. « Capitaine, tu vois ce qui se passe derrière moi ? »
Alors qu’il regardait derrière elle, ce fut au tour de Strangewayes de hausser un sourcil. « Peut-être quinze minutes, Major. Si cela ne te dérange pas que cela tienne avec de la salive et de la graisse ».
« Quinze, c’est ça », dit Haley. « On va quitter sur les chapeaux de roue, inutile de dire. SI ce truc s’arrête de bouger, on sera tous morts avant qu’on puisse critiquer vos réparations. »
« Compris », dit Strangewayes. Il replongea dans le travail avec une intensité.
Haley hocha la tête avant de se diriger vers le Patrouilleur-Tempête le plus proche. « Eh bien, tu es déjà fienté la mort une fois », se murmura-t-elle, regardant la massive forme noire du dragon dévastant la ville. « Il est temps de doubler la mise. »
. . .
Haley et Blaize s’accrochait à la plate-forme du Patrouilleur-Tempête pendant que la machine les transportait depuis le train aux rues d’Orven. Deux forges-tempêtes oeuvraient à la fois pour diriger le Patrouilleur et contrôler le flux d’énergie circulant dans son noyau. Sous les ordres d’Haley, ils avaient surcadencé les générateurs voltaïques et harmonisé leur sortie pour produire un effet plus puissant. La pression supplémentaire sur la machine allait entraîner un épuisement rapide du matériel, mais Haley ne s’attendait pas à ce que les Patrouilleurs-Tempêtes survivent en réchappent. Sa préoccupation principale était de faire suffisament de dégâts au dragon pour susciter sa poursuite.
Chacun des six Patrouilleur-Tempête crépitait d’un excès d’énergie voltaïque qui poussait leur conception à ses limites. Pour éviter de grandes pertes d’une seule explosion de flamme, la force s’était divisée et se déplaçait maintenant dans les rues adjacentes en se rapprochant du dragon. Se déplacer en colonne aurait été imprudent – la bataille pourrait se terminer avant même d’avoir débuté s’ils n’étaient pas prudents.
Haley avait insisté pour que Blaize reste derrière pour s’occuper des préparatifs nécessaires plutôt que de se mettre en danger sans sa turbine arcanique. Blaize avait cependant catégoriquement refusé, de sorte que l’Aumônier Corley avait accepté la responsabilité d’organiser les défenses du train à sa place. Les warjacks et les troupes cygnaréennes avaient pris position le long de
Dame Fracas-de-Guerre lors de leur départ.
Les nuages de tempête qui s’accumulaient s’étaient rassemblés et s’étaient encore assombris, et une fine pluie s’abattait sur la ville. Malgré la visibilité réduite, Haley était reconnaissante pour la pluie. Une bonne averse aiderait à éteindre les incendies, et déjà les turbines des Patrouilleurs-Tempêtes réagissaient à la météo alors que leurs opérateurs forges-tempêtes se préparaient à convoquer la foudre du ciel pour carboniser leur ennemi.
Devant, une taverne explosa en une pluie d’éclats comme si elle n’était faite que d’allumettes. Lorsque les débris se dissipèrent, le visage du dragon se tenait au bout de la rue, ses yeux fixés sur le Patrouilleur d’Haley.
« Feu ! » Cria Haley, et la machine vrombissant dans son dos émit une lumière bleue et un son aigu avant de projeter un projectile d’énergie voltaïque exploser dans la poitrine du dragon. Un cri de rage éclata. La bête ouvrit sa gueule au point presque de détacher sa mâchoire, et une lueur ardente s’épanouir dans sa gorge.
« À gauche toute ! » Haley pointa du doigt une ruelle voisine, et la plate-forme sursauta lorsque le Patrouilleur s’élança dans celle-ci pour éviter le torrent de flamme qui consumait les magasins et fissurait les pavés sous l’intense chaleur. « Manœuvres d’évasions ! Voyez si vous ne pouvez pas nous amener sur son flanc ! » Haley s’arc-bouta, attrapa une poignée placée à proximité fixée à la mékanique tandis que le Patrouilleur se mettait en mouvement et concentra son esprit sur l’accélération de la machine. Augmenter la vitesse de quelque chose d’aussi gros nécessitait de considérables efforts, mais sous sa direction, les pistons des quatre jambes mékaniques du Patrouilleur cliquetèrent plus rapidement, faisant parcourir les ruelles sinueuses avec une hâte nouvelle. Une pluie de maçonnerie explosa derrière eux tandis que le dragon traversait les bâtiments environnants. Des briques claquèrent contre l’arrière du Patrouilleur, frappant l’orbe étincelant et tournoyant en son centre.
Alors qu’ils se repositionnaient, les sons des autres Patrouilleurs chargeant et émettant des projectiles d’énergies noyait le grondement sourd de l’orage. Encore une fois, le dragon rugit, son ton était celui de la colère et de la frustration, et le son apporta à Haley un certain degré de satisfaction. Contrairement aux coups de feu, les épaisses écailles du dragon ne pouvaient simplement pas encaisser les dommages voltaïques.
« Charsaug ! » Cria Blaize par-dessus le tumulte.
« Quoi ? » Demanda Haley.
« Je me souviens avoir lu un rapport de Viktor Pendrake sur son séjour dans l’Empire Skorne. Il mentionnait un dragon oriental qui correspond à cette créature. Le nom du dragon était Charsaug.
« Je ne pense pas que ça importe », marmonna Haley, « à moins que nous voulions connaître le nom de la chose qui va tous nous tuer. »
Elle se dirigea vers un autre coin, et à nouveau le dragon apparut. Des serres s’abattirent pour frapper l’un des autres Patrouilleurs-Tempêtes, fendant le noyau arcanique surmontant la plate-forme. Il y eu un bruit assourdissant semblable au chargement des armes des Patrouilleurs, mais plus intense, et l’instant d’après, la machine démolie explosa dans une lumière blanche aveuglante, projetant une impulsion d’énergie voltaïque. Là où se trouvait le Patrouilleur surchargé, il ne restait qu’un tas de métal tordu. De l’équipage, aucune trace.
Les autres Patrouilleurs émergèrent des rues environnantes pour envoyer un tir voltaïque l’un après l’autre sur Charsaug et sous l’assaut combiné, le dragon tituba en arrière, écrasant une église et plusieurs maisons en reculant. Malgré les longs siècles d’existence du dragon, il ne semblait pas familier avec la douleur de l’éclair concentré, même s’il semblait plus désorienté et enragé que réellement blessé.
« En avant ! » Cria Haley. « Poussons l’avantage ! » Sur son ordre, les forges-tempêtes envoyèrent la machine, en charge, dans la rue. L’électricité statique et l’odeur d’ozone brûlé saturaient l’air alors que les armes gémissaient et tiraient. Des arcs de foudre bleus parcouraient le dragon tandis que les Patrouilleurs pressaient et poussaient leurs systèmes d’armes surcadencés à faire leur travail.
Charsaug frappa le Patrouilleur le plus proche avec sa queue et propulsa la machine et son équipage à travers un mur. Avant que l’équipage touche le sol, le dragon cracha des flammes qui carbonisa le second Patrouilleur au-delà de toute reconnaissance, provoquant une nouvelle surcharge et explosion.
« Je dirais que nous en avons fait assez pour attirer son attention », déclara Blaize, faisant un signe de bénédiction pour les forges-tempêtes perdus. « Et si l’on se dirigeait vers le train tant qu’on le peut encore ? »
Haley acquiesça et donna l’ordre de se replier. Un dernier projectile d’énergie jaillit de leur Patrouilleur, puis ils se précipitèrent à travers les rues, prenant une trajectoire irrégulière vers le train. Le bruit d’un autre Patrouilleur en phase critique provint de l’arrière et Haley déploya tous ses efforts pour augmenter leur vitesse.
Un jet de flamme enflamma les bâtiments sur le côté droit de la rue et carbonisèrent le bord de la plate-forme du Patrouilleur. Une ombre éclipsa le Patrouilleur, et durant un instant la pluie cessa, bloquée par le corps massif du dragon alors qu’il passait au-dessus d’eux. La vitesse de Charsaug était étonnante, et tout ce qu’Haley pouvait faire était d’observer avec horreur le dragon pivoter et se préparer pour autre passage.
La rue était droite avec peu de couverture et les ruelles qu’elle croisait étaient beaucoup trop étroites pour le Patrouilleur-Tempête. Charsaug s’avançait, la gueule ouverte. Des flammes se formaient dans la bouche du dragon, et à ce moment-là, Haley eut l’impression de regarder une grande fournaise sur le point de cracher son ultime fin.
Le boum tonitruant de tirs de canon éclata en une avalanche de sons, et au dernier moment, avant que la rue ne soit transformée en rôtissoire, une série de projectiles percuta Charsaug avec suffisament de force pour faire pirouetter le dragon dans les airs. Haley resta figée sur place, incertaine de ce qu’elle voyait jusqu’à ce qu’elle se souvienne des canons parsemant les murs de l’enclave naine aux étages supérieurs de la ville.
Un autre tir de barrage poussa Charsaug pris de l’altitude pour tenter d’éviter les projectiles explosifs. Le Patrouilleur-Tempête de Haley fit un bond en avant et se dirigea à nouveau vers le train avec un élan supplémentaire de mobilité en provenance de l’esprit d’Haley. Des obus nains ratant leur cible pleuvaient sans discernement sur les vestiges enflammés du district sud, produisant des explosions secouant le sol et projetant des débris. Des parties de l’architecture environnante furent réduites en miettes et Haley mit toute sa volonté dans son champ d’énergie pour dévier les morceaux tournoyants.
Au-dessus, Charsaug cerclait, se préparant pour un autre passage sur le Patrouilleur. L’ichor noirci s’écoulant le long de sa forme écaillée, mais il ne semblait que superficiellement blessé en plongeant. Le Patrouilleur atteignit une allée qui convenait à sa taille et s’écarta de la rue principale, deux de ses jambes chevauchant un mur avant qu’il ne se stabilise. Des flammes ravagèrent la rue derrière eux et lécha l’entrée de la ruelle. Le Patrouilleur tourna dans la rue suivante, couvert par les flammes.
Un grincement accompagné d’un certain nombre de bruits du noyau du Patrouilleur, et les forges-tempêtes échangèrent des regards inquiets. La pression si importante commençait à compromettre l’accu-tempête, mais ils ne pouvaient de permettre de s’arrêter avant d’arriver près du train. Un glissement de débris s’abattit sur la rue derrière eux, tandis que Charsaug se lançait à la poursuite du Patrouilleur, labourant les bâtiments, et le Patrouilleur lâcha explosion après explosion d’énergie voltaïque à son encontre. Ce qui suivit fut un jeu du chat et de la souris, le Patrouilleur disparaissant dans une ruelle puis la suivante pendant que Charsaug embrasait Orven et brisait tous les obstacles sur son chemin.
« On y est presque ! » Cria Blaize par-dessus le grincement intense du noyau du Patrouilleur.
« Maintenant, nous devons juste espérer que Strangewayes tienne parole » déclara Haley en regardant le train sans fumée suspicieuse juste par-dessus.
CHAPITRE 14 : BROGAN CORLEY
L’Aumônier Guerroyeur Corley parcourait le train en alternant les engueulades et les encouragements. Sous ses ordres, les chevaliers Précurseurs et réservistes cygnaréens étaient en positions défensives le long du train. Chaque tourelle étaient chargées de bande-chargeur fraîche et les forges-tempêtes qui n’étaient pas partis combattre le dragon du haut des Patrouilleurs-Tempêtes se tenaient maintenant prêts à côté des différentes tours-tempêtes parsemant les voitures. Un mélange de warjacks Sentinelle, Cyclone et Défenseur tournaient au ralenti dans les wagons couverts aux portes ouvertes, prêt à tirer sur toute menace qui se présenterait. Bien que Corley ai toujours eu davantage foi en un bras avec une solide épée et un ensemble de prières appropriées, il était néanmoins heureux de voir tant de redoutables machines d’efficacité à leur disposition.
Une seule voiture restait scellée, à l’abri de l’agitation des combats, et c’est là que Corley avait ordonné que Poêlon et le champ de confinement de l’athanc demeure. Il avait espéré que les épaisses parois d’acier du wagon aiderait à protéger les autres de la corruption s’échappant du cube. Il saisit la poignée de la porte et la fit glisser juste assez pour passer, et Corley fut accueilli par l’arrière du ‘jack. Quand il était entré pour la dernière fois, la douce lueur de la fournaise de Poêlon avait partiellement illuminé l’intérieur sombre, qui restait alimentée au cas où ils auraient besoin de déplacer l’athanc. Curieusement, la fournaise du warjack était maintenant éteinte.
Corley s’empara de sa masse et s’approcha prudemment. Le bruit du champ de confinement improvisé se diffusait à l’intérieur de la voiture, mais un autre bruit le supplantait. Un tintement répétitif, comme un marteau frappant une enclume retentissaient dans l’obscurité quelque part devant Poêlon.
« Il y a quelqu’un ? » Demanda Corley en avançant. Ce n’est que lorsqu’il se déplaça sur le côté de Poêlon qu’il aperçut la mékanicienne adjoint.
Son état s’était aggravé depuis le voyage vers Orven, sa peau attrapant une pâleur presque cadavérique. Son expression était vide avec des yeux cernés de noirs. Un filet de sang coulait sur la lèvre inférieure. Son exposition à l’athanc avait fait plus des ravages sur son corps. Corley était surpris de la voir ici, ne pensant pas qu’elle était capable de se tenir debout. Il l’avait vue pour la dernière fois étendue dans une voiture hôpital à l’arrière du train, inconsciente et mourante.
Alors qu’il s’avançait, elle ramena son poing vers l’arrière, et il capta une lueur de métal avant qu’elle ne projette une clé contre le générateur du champ de confinement. Un bruit métallique rempli la voiture et la clé laissa une autre marque sur une série de bosses sur le boîtier du générateur.
« Attends ! » Cria Corley, se déplaçant pour attraper la mékanicienne adjoint tourmentée, mais avant qu’il ne puisse s’en emparer, la clé s’abattit à nouveau, frappant cette fois la turbine arcanique avec assez de force pour éjecter le cylindre en rotation. Un énorme grincement s’échappa du générateur, et à l’instant d’après Corley plaquait la mékanicienne.
La clé vola des mains de la mékanicienne adjointe et se fracassa sure le sol. Ses yeux étaient fous de rage, et elle grogna et se jeta sur lui. Corley projeta sa tête en arrière et ses dents claquèrent à quelques centimètres de son visage. Elle se mit à tousser et gratter l’armure de Corley avant de tomber inconsciente, un filet de sang noir s’écoulant du coin de sa bouche.
Derrière eux, le grincement de la turbine arcanique s’intensifia un instant puis se tut. Avant que Corley ne puisse réagir, le bruit constant du champ de confinement cessa.
Le silence qui s’ensuivait était comme celui d’un tombeau. Les seuls bruits étaient ceux de la respiration lourde de la mékanicienne et des battements de coeur de Corley dans ses tempes. Il fixa le générateur, priant pour qu’il redémarre d’une manière ou d’une autre, qu’il continue à contenir tout ce qui se trouvait à l’intérieur et les préserve tous.
Il ne l’a pas fait.
CHAPITRE 15 : VICTORIA HALEY
Charsaug poussa un terrible rugissement et s’éleva dans le ciel d’un puissant battement d’ailes, laissant le Patrouilleur-Tempête derrière lui.
« Pourquoi a-t-il … ? » Débuta Blaize mais s’interrompit en regardant Charsaug tourner en l’air et se diriger vers la gare de triage.
Haley voulu que le Patrouilleur-Tempête se déplace rapidement, car la panique s’empara d’elle. « Il n’y a qu’une seule chose qui aurait pu attirer son attention », dit-elle.
Les canons nains positionnés le long des étages supérieurs de la ville tirèrent sans relâche sur le dragon en piqué, mais il continua, refusant d’être détourné de son trophée.
« Le train », déclara Blaize. « Un massacre s’approche. Le dragon va détruire la gare de triage et tous ceux qui s’y trouvent. Et nous perdrons l’athanc pour sûr. »
Haley se maudit une fois de plus d’avoir amené l’athanc entre les murs d’Orven. La vie et les maisons de tant de personnes brûlaient autour d’eux alors qu’ils traversaient les rues, et elle frémit à l’idée de trouver le Dame Fracas-de-Guerre réduit à l’état d’épave, jonchée des corps des défenseurs du Cygnar. Elle sera les dents et força le Patrouilleur à avancer plus vire. Si ses soldats mouraient, elle mourrait avec eux.
« En approche ! » Cria l’un des forge-tempête.
Derrière le Patrouilleur-Tempête, trois des plus gros rejetons draconiques qu’Haley ait jamais vu survolaient les ruines du district sud d’Orven. Bien que leur taille ne puisse rivaliser avec celle de Charsaug, chacun était facilement aussi grand que n’importe quelle structure de la ville. Ils se déplaçaient avec la même menace gracieuse, et alors qu’ils passaient au-dessus de leur tête, Haley perçut les nyss chevauchant deux d’entre eux.
« Les warlocks de la rivière », dit Blaize alors les rejetons draconiques passaient au-dessus d’elle, leur trajectoire de vol les menant clairement vers la gare de triage. « Elles sont ici pour l’athanc. »
« Parfait », dit Haley. « Comme si un dragon ne suffisait pas. » Elle se retourna et cria, par-dessus les gémissements du moteur du Patrouilleur-Tempête, au contrôleur forge-tempête. « Amène-nous à la gare de triage. »
Le forge-tempête sourit : « Rapide comme l’éclair, m’dame ! »
Haley acquiesça, mais son front se plissa en regardant à nouveau les rejetons draconiques s’éloignant rapidement. Elle ne croyait pas que l’éclair serait assez rapide. Rien de ce qu’elle pouvait imaginer n’était assez rapide. »
CHAPITRE 16 : SAERYN
L’emprise de Saeryn sur l’échine de l’archange se resserra alors qu’elle survola la ville cygnaréenne se consumant. Bien que le rejeton draconique n’ait pas été créé comme monture, Saeryn avait déterminé que leur utilisation comme transport valait le risque de rattraper les cygnaréens suite à la débâcle sur le fleuve et à l’apparition soudaine de Charsaug. Pour soutenir leur attaque, Lylyth leur avait envoyé les archanges lorsqu’elles avaient décidé de passer devant les autres.
Ces mêmes rejetons avait affrontés Charsaug une fois auparavant, et les blessures qu’ils avaient infligées avait suffi à raviver sa peur de sa mortalité. Saeryn ne pouvait qu’espérer que les rejetons susciteraient la même réaction dans le combat à venir. Alors qu’elle savait que détruire le dragon était impossible, elle avait juste besoin de le distraire assez longtemps pour sécuriser l’éclat.
Elle aperçut un marcheur éclair cygnaréen seul se déplaçant dans la rue en dessous et reconnu celles de la plate-forme comme les warcasters qu’elle et Rhyas avaient affrontés plus tôt. Dans d’autres circonstance, elle aurait détourné le vol de son rejeton draconique pour engloutir la machine dans des flammes bleue et terminer leur précédent combat, mais le temps manquait.
Devant elles, Charsaug se dirigeait vers la gare de triage. Alors qu’ils ‘approchait, un déluge de tirs et d’énergie voltaïque jaillit de tout le long du train blindé. Saeryn regarda Charsaug tressaillir et claquer des mâchoires. Le volume de puissance de feu fit son travail et l’envoya en orbite haute autour du site. Il fit le tour du train tel un grand vautour tournoyant autour d’un animal mourant.
« Là », dit Saeryn, en montrant le train. « Ils doivent prévoir de lui faire quitter la ville. »
Rhyas détacha son arme, Antiphon, et tint la lame devant elle. « Et maintenant ? »
« Les cygnaréens ne tiendront pas longtemps avec Charsaug sur le dos », déclara Saeryn. « Nous devons faire diversion et leur donner une chance de le battre. Les aidez à conserver l’éclat aujourd’hui pour que nous puissions l’arracher de leurs doigts froids demain. Montrons à Charsaug pourquoi nous sommes les serres d’Everblight.